Il y a trois ans, Moir et Virtue remportait l’or à Vancouver

Je suis un gros fan de hockey et de sports en général. Que ce soit le football, le baseball, le soccer, le basketball, le tennis, etc. Et pourtant, on me surprend rarement à écouter de la gymnastique, du volleyball ou de la balle molle. Je suis un homme, tout de même!

La danse sur glace

Il y a trois ans, par contre, lors des Jeux Olympiques de Vancouver, j’ai découvert la danse sur glace (Ice Dance). Honnêtement, je n’ai jamais été un grand fan de patinage artistique, discipline qui intéressait beaucoup plus ma grand-mère que moi. Tout de même, y a-t-il quelqu’un au Québec qui a oublié le fiasco des Jeux de Salt Lake City en 2002 lorsque Jamie Salé et David Pelletier, après une performance finale sans faille (voir vidéo ci-dessous), s’étaient fait voler l’or par la juge de France, corrompue? Cette injustice a fait de l’ombre sur la performance de Salé et Pelletier qui était tout simplement sublime. Sans avoir à verser de larmes, je me souviens avoir été ébahi par autant de grâce et d’adresse. Patiner, c’est facile, mais faire tous ces mouvements, toutes ses pirouettes, tous ces pas de danse, sans jamais perdre l’équilibre et de pouvoir les enchaîner à une vitesse aussi rapide, ça tient du remarquable.

Pour voir la performance de Sale-Pelletier, cliquez ici.

C’est donc avec plaisir que je me suis assis devant ma télé, il y a trois ans, en compagnie de ma copine et de ma mère, pour regarder cette compétition de danse sur glace, et non pas de patinage artistique (explications ici). On m’avait dit que deux Canadiens (Tessa Virtue et Scott Moir) étaient en tête du classement et avait de bonnes chances de remporter l’or. Comme bon Canadien, j’étais donc complètement derrière eux et j’ai eu la chance de pouvoir voir (en reprise) leurs deux premières performances qui avaient eu lieu la veille. J’ai tout de suite retrouvé ce sentiment d’émerveillement que j’avais ressenti, 8 ans auparavant, en regardant Jamie Salé et David Pelletier réussir un sans faille à Salt Lake.

La performance

Évidemment, l’attente fut longue. Pas moins d’une douzaine de couples passaient avant nos Canadiens et même si j’admirais quand même le travail de tous ces autres couples, aucun ne me semblait arriver à la cheville des Canadiens. Je suis évidemment un peu biaisé! Finalement, l’attente est terminée et les deux patineurs embarquent sur la patinoire. Elle, d’une belle robe blanche tout à fait légère et lui, en habit de chorale (haut blanc, pantalon noir). Tout simple, comme n’importe quel Canadien.

Tessa Virtue_Scott Moir

Mon rythme cardiaque commence à s’accélérer. En danse sur glace, une simple erreur est habituellement fatale. Les voilà partit. Enchaînant des petits pas de danse avec toutes sortes de pirouettes, le départ est excellent et ma confiance monte. Tout de même, j’anticipe le moment crucial où les deux doivent concocter une série de pas de danse identiques tout en étant parfaitement synchronisés. Le moment arrive. Je ne respire plus. Pirouette, petits pas, arabesque, pirouette, petits pas, etc. Tout est parfait. Sans faire exprès, je lâche un «Come on!» qui fait sursauter ma blonde et ma mère. Le travail n’est pas terminé. Il reste encore une bonne minute à la performance. Dans ma tête, je me dis que ça leur prend encore un mouvement exceptionnel pour s’assurer l’or. Dès la fin de ma pensée, je vois Moir prendre Virtue dans ses bras. Il la fait pirouetter et la faire embarquer sur ses cuisses (voir photo ci-dessus). Puis, alors que Moir fait l’écart sur la patinoire, Virtue, dans les airs, fait une arabesque parfaite. Les deux regardent les juges avec leur plus beau sourire. Dans mon esprit, il n’y a qu’une pensée: « Ayoye, Ayoye, Ayoye! Comment fait-il pour ne pas avoir mal aux cuisses? ». Le couple ralentit. Moir met un genou au sol et fait faire une petite pirouette (une dernière!) à Virtue qui s’allonge dans ses bras et fait la pause. C’est terminé!

Pour voir la performance complète, cliquez ici.

Le résultat

Je bondis du sofa: « Yessss!!!!! » Pendant que je calme, je vois Moir dire « Thank you so much! » à Virtue. On sent l’amitié et la camaraderie intense entre les partenaires. On se dit qu’ils doivent s’aimer follement pour pouvoir réussir une si belle performance. Mais non, paraît-il qu’ils sont seulement amis. N’empêche, la complicité est présente et plus forte que jamais. On attend les notes des juges. Virtue et Moir sourient, sachant qu’ils ont fait de leur mieux. Les notes apparaissent. Le résultat est excellent, ils sont premiers et de loin. Tout de même, il reste encore deux couples (dont les champions du monde). Je ne vois pas les 15 minutes suivantes passer. Je suis dans ma tête, je réalise que je viens de vivre un moment spécial. Un exploit qui n’avait jamais été réalisé dans cette compétition par un couple Canadien. J’ai l’impression d’être aussi heureux qu’eux même si cela doit être impossible.

Le dernier couple est passé, les Canadiens ont facilement gagné, je saute de joie. En coulisses, on voit Moir faire une blague à Virtue: « On a fini deuxième, on va avoir l’argent. » Virtue le croit avant que celui-ci ne parte à rire et la prenne dans ses bras en souriant. On n’arrête pas de s’amuser à Vancouver! La cérémonie est très belle, les gagnants font le tour de la patinoire avec le drapeau du Canada. Je ne veux pas que ça se termine mais malheureusement, il y a du curling à diffuser. J’éteins la télé et je ferme les yeux. Je n’oublierais jamais ce moment.

Le message

Quelques jours plus tard, le Canada et les États-Unis jouaient le match de la médaille d’or au hockey et j’étais évidemment devant ma télé pour le regarder. J’ai chialé contre les arbitres, j’ai célébré, j’ai sauté comme un maniaque quand Sidney Crosby a marqué en prolongation. Mais quand même, je n’ai pas ressenti toutes les émotions qui m’avaient traversé le corps lors de la conquête de l’or par Virtue et Moir.

On mange du hockey au Canada et il n’y a aucun problème avec ça mais il ne faut surtout pas oublier tous les autres athlètes canadiens qui travaillent dans l’ombre et dont on entend parler qu’aux 4 ans, aux Jeux Olympiques. La diversité dans la vie, c’est important. Je ne veux pas plagier l’excellent blogueur QcFan et ses articles mais:

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